ecarquillée

elle pensait ce lieu anonyme. une sorte de terre vierge et crevassée.

elle s'interroge.passe la pointe de sa langue sur ses lèvres encore trop rouge.

regarde ses pieds. agite ses orteils peinturluré de bleu.

rage? c'est vrai qu'elle a tellement gueulé que même pour elle c'etait plutôt deconcertant. maintenant c'est juste une blessure qu'elle panse vertueusement. indécent.

autour d'elle c'est comme un cataclysme. entouré de S et de Y aux yeux larmoyants. avec leurs poings crevés aux fond des poches comme on dit. des histoires sombres de famille. des trucs tellement durs que ca lui fait comme un poing dans la gueule.

alors se tartiner une sorte de sourire sur le visage.

l'humiliation ne passera pas. après tout c'est juste sa fierté qui a eté ecrabouillée. mais le reste la soutient.

elle regarde S du coin de l'oeil. remarque les cernes. la peau grelée de rouge.

dans quelques jours la transition. changement de lieux. d'époque.

la mariée grasse enveloppé de tule blanc. le saucission sur leurs dents jaunies. les paroles qu'elle essaiera de garder coherentes.

l'alcool quand le garcon ne la tiendra pas. la musique quand leurs langues iront se plonger l'une dans l'autre. la clope, aspirée acroupie dans un arbuste. parceque. le mensonge. la rigueur.

epuisement.

elle aurait du fermer sa gueule aujourd'hui.